Propos racistes inacceptables pour le Tapura huiraatira qui quitte l’hémicycle

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Le groupe Tapura Huiraatira, par la voix de la sénatrice et représentante Lana Tetuanui, a procédé ce matin, à l’ouverture de la séance, à un rappel au règlement suite aux propos racistes du représentant Tāvini Mitema Tapati prononcés à l’occasion de la séance du 26 octobre dernier.

Conformément à l’article 24 du règlement intérieur de l’assemblée, Lana Tetuanui a demandé au président Géros qu’une exclusion temporaire soit prononcée à l’encontre du représentant Mitema Tapati.

Face à l’absence de réaction du nouveau locataire du Perchoir, les élus du groupe ont décidé de quitter l’hémicycle et de na pas prendre part à la séance de ce jour.

Coup d’oeil sur l’intervention de Lana Tetuanui.

« Aucune place dans le débat démocratique pour des allusions à la couleur de la peau »

Monsieur le Président, rappel au règlement !

Ce rappel au règlement nous renvoie à l’article 24 de notre règlement intérieur portant sur l’exclusion temporaire. L’article 18 du règlement intérieur prévoit par ailleurs que l’auteur d’un rappel au règlement dispose de 5 minutes de temps de parole.

Le 26 octobre dernier, à l’occasion de la 4ème séance de la session budgétaire, notre collègue Mitema TAPATI, élu du groupe Tavini Huiraatira, a prononcé ici-même des propos qui ont choqué l’opinion et ont été largement relayés par les médias et sur les réseaux sociaux. Je cite : « Ua ‘ite pau roa tātou i teie mahana ē, ‘ua ‘uo’uo roa tō tātou fenua […] Ere’erehia ‘o Farāni, i ‘ō nei, te ‘uo’uo roa atu ra […] » Traduction : « Nous le constatons tous aujourd’hui : notre pays a considérablement blanchi […] Alors que la France noircit, ici, on blanchit de plus en plus ! […] »

Les propos prononcés en langue tahitienne par cet élu de la majorité sont clairs et ne souffrent d’aucune ambiguïté !

Le 12 octobre dernier, nous nous tenions tous main dans la main, ici-même, dans un moment de prière animé par ce même collègue, en hommage aux victimes du conflit israélo-palestinien.

Le 24 octobre dernier, nous célébrions ici-même la journée de l’ONU dont le drapeau flotte désormais sur notre institution, et qui a fait de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale l’un de ses fers de lance.

Il n’y a, en 2023, aucune place dans le débat démocratique pour des allusions à la couleur de la peau des hommes et des femmes qui composent notre pays riche de sa diversité. Le racisme et la xénophobie doivent être bannis de notre hémicycle et de notre société !

Il y a des propos que nous ne devons pas prononcer, auxquels nous ne devons jamais nous habituer et que, quelle que soit notre appartenance politique ou idéologique, nous ne pouvons pas cautionner !

Dois-je vous rappeler, mes chers collègues, qu’en 2007, l’un des élus de l’UPLD qui siège d’ailleurs toujours aujourd’hui sur les bancs de la majorité, a été condamné par le tribunal pour injures racistes après avoir comparé les habitant des lotissements résidentiels de Punaauia à des bambous qui prolifèrent ?… Le 26 octobre dernier, les propos de notre collègue Tapati étaient beaucoup moins métaphoriques !

Aussi, Monsieur le Président, nous vous demandons instamment que soient appliquées les dispositions de l’article 24 du règlement intérieur de notre assemblée à l’encontre de notre collègue Mitema Tapati

Pour rappel, l’article 24 prévoit qu’une « Exclusion temporaire est prononcée […] contre tout représentant qui a tenu des propos discriminatoires, racistes ou xénophobes.

Nous vous demandons de prendre l’engagement ferme, séance tenante, face à notre représentation, et face au Peuple, de lancer la procédure disciplinaire qui s’impose afin que les propos racistes et xénophobes tenus récemment dans cet hémicycle soient punis. C’est votre devoir, c’est votre obligation !

Je vous remercie de votre attention.        

 

 

 

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