Territoriales: passer de 57 à 39 élus à l’APF, plus facile à dire qu’à faire !

0

C’est le cheval de bataille de A Here Ia Porinetia dans son combat pour la réduction des dépenses publiques, mais cet objectif risque d’être plus long à atteindre que prévu.

Difficile équation budgétaire que Nicole Sanquer et Nuihau Laurey, les deux principaux leaders du mouvement autonomiste, vont devoir résoudre rapidement, si toutefois ils remportaient les élections territoriales des 16 et 30 avril prochains.

Comme la plupart des autres listes en compétition, A Here Ia Porinetia annonce dans son programme non seulement vouloir supprimer la CST-S de 1% (dite « TVA sociale » dédiée au financement de la PSG) mais également d’autres taxes et impôts qui pèsent sur le pouvoir d’achat des Polynésiens afin « d’encourager l’initiative privée ». Sur le papier, la ménagère ne peut que se frotter les mains et se prendre à rêver sur ses futures emplettes au magasin.

Mais qui dit moins de recettes budgétaires pour la collectivité, nécessite en contrepartie des économies à réaliser. En priorité, dans la sphère publique. Prenons le cas des charges en personnel de l’Administration, elles pèsent pour environ 30 milliards de Fcfp chaque année; celles-ci ont bien diminué jusqu’en 2020, puis elles sont reparties légèrement à la hausse avec la crise sanitaire et les nouveaux besoins apparus dans les domaines de la santé et du social. Les fonctionnaires ayant par essence un emploi à vie, il sera donc bien difficile d’inverser la tendance, de manière significative, avant quelques années. Or, il y a urgence à trouver de l’argent…

L’autre solution préconisée par l’ancien ministre de l’Economie et des Finances du gouvernement Fritch jusqu’en 2017, se borne à réduire le nombre d’élus à l’Assemblée de l’assemblée de la Polynésie française. A ses yeux, en effet, Tarahoi est considéré comme une institution dispendieuse (2,4 milliards de Fcfp par an, en fonctionnement et investissement) et il suffirait alors de passer de 57 à 39 représentants seulement pour en amoindrir le coût. Montant de l’économie espérée: 700 millions par an, soit 3,5 milliards de Fcfp sur la mandature.

Voilà pour la théorie, mais la réalité promet d’être bien différente. Ce que A Here Ia Porinetia oublie d’expliquer dans ses meetings, à la radio et sur les plateaux télévisés, c’est que la représentation territoriale est fixée dans le marbre par la loi organique, article 102 du statut d’autonomie, auquel cas tout changement nécessite de passer devant le Parlement français. Dans le contexte actuel, nos parlementaires ont vraiment ‘autres chats à fouetter…

Et quand bien même un membre de A Here Ia Porinetia serait choisi parmi la « minorité » pour travailler dans un gouvernement Tavini, comme Moetai Brotherson le laisse actuellement miroiter, cette mesure de réduction du nombre d’élus à l’APF a encore moins de chances de prospérer, le candidat déjà déclaré à la Présidence préférant plutôt remettre les élus au boulot en attendant de leur part des propositions de délibération ou de loi du pays. Autant dire que c’est pas gagné!

 

Loading

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :