« Travailler avec Florent De Vathaire, c’est comme mettre un pédophile à la tête d’une garderie »

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La nouvelle majorité avait annoncé une gouvernance plus humble et respectueuse…en voilà encore un exemple signé Hinamoeura Cross, nouvelle élue du Tavini huiraatira à l’assemblée de la Polynésie. Et encore, elle dit avoir « pesé ses mots… »

On peut ne pas être d’accord avec quelqu’un, même sur des sujets aussi brûlants que les expérimentations nucléaires françaises à Moruroa, ce n’est pas une raison pour le diffamer gravement en public. C’est pourtant bien ce qu’a fait la jeune représentante indépendantiste en commission législative de la Santé, le 4 septembre dernier.

Alors que les membres de la commission débattaient du compte financier 2022 de l’Institut polynésien du cancer, organisme récent créé sous le précédent gouvernement en vue d’une meilleure prise en charge des patients atteints de la maladie, certains se sont un peu « défoulés ». Gratuitement!

Après une première critique sur le fait que les statuts de l’IPC ne faisaient aucunement mention des 193 tirs et de leurs conséquences sur la santé des Polynésiens, la directrice de l’Institut, le docteur Tematahotoa, Polynésienne de surcroît, a évoqué la possibilité de collaborer avec Florent de Vathaire, directeur de recherche en épidémiologie à l’Inserm qui, par le passé, a déjà dirigé plusieurs études sur le cancer. Comme celle de 2006, par exemple, qui a mis en évidence une relation entre le cancer de la thyroïde et les essais nucléaires.

Sauf que tout récemment, en mai 2023, une nouvelle étude à laquelle participait le même De Vathaire, exploitant pour la première fois des données déclassifiées de l’armée, a quelque peu rectifié le « tir » en concluant que « l’impact des essais nucléaires français » était « faible » mais pas « inexistant ». Les mots sont importants. Et la même étude de conclure  que « sur l’ensemble des cas de cancers diagnostiqués (395 personnes), les scientifiques n’ont pas trouvé d’association « significative » entre la dose de radiation à la thyroïde et le risque de cancer thyroïdien ».

Mais en réalité, ce qui gêne Mme Cross, c’est que les scientifiques n’arrivent pas à la même conclusion qu’elle ! Aussi, elle ne cesse de plaider pour que d’autres pays que la France soit sollicitée pour conduire ces études. Tant qu’à faire, demandons aux Chinois qui, eux aussi, depuis 1964, ont une certaine expérience de l’arme atomique et une grande tradition de communication sur le sujet.

Photo d’archives

 

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