Une centaine de soignants attendue de métropole face à une épidémie qui ne faiblit pas

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 En un mois, la situation épidémique du Covid-19 s’est brutalement dégradée en Polynésie française à tel point que les autorités en métropole ont prévu de transférer « une centaine de soignants d’ici la fin de semaine » confiait à l’AFP Cédric Bouet, le directeur du cabinet du haut-commissaire de la collectivité.

Le renfort est plus qu’attendu, tant le niveau de contaminations a explosé : il a été multiplié par quatorze en seulement deux semaines, avait indiqué la semaine dernière Edouard Fritch, président de la Polynésie française.

Le dernier point épidémiologique des autorités locales de santé, daté du 24 août, faisait état d’un taux d’incidence de 2.863 nouveaux cas pour 100.000 habitants (en moyenne sur sept jours), soit un niveau supérieur à celui des Antilles. Le nombre de patients en réanimation continue également de progresser, passant de 55 samedi à 59 ce lundi, selon les dernières données. Trente-huit personnes sont mortes en 72 heures. La Polynésie française compte 423 décès depuis le début de la pandémie, dont plus de la moitié est survenue en août.

Services hospitaliers saturés

Dans ce territoire où résident 283.000 personnes, les capacités des hôpitaux et cliniques sont de plus en plus saturées. Dimanche, un cargo de matériel médical avait déjà décollé en direction de l’archipel et des renforts humains sont ainsi attendus. Faute de places à l’hôpital, certains patients sont placés sous oxygène à domicile. Le centre hospitalier de Papeete a été contraint d’accueillir des patients dans sa nef centrale et même dans ses bureaux. Dans la quatrième plus grande île du territoire, Raiatea, de l’archipel de la Société, un chapiteau accueille des patients directement dans le jardin de l’hôpital.

Le 9 juillet dernier pourtant, pour la première fois depuis juillet 2020, aucun cas de Covid-19 n’avait été détecté au sein de la collectivité. A l’époque, le nombre de morts s’élevait à 141 et l’épidémie était en net recul, après un mois de novembre très difficile. Le territoire avait fermé ses frontières et imposait une quarantaine aux voyageurs soumis à des motifs impérieux. Le 1er mai, la Polynésie française avait décidé d’accueillir à nouveau les touristes américains, tout en fermant les portes aux Européens, dans un protocole strict. Mais en quelques semaines, l’apparition du variant Delta a fait basculer la situation.

Vaccination faible et comorbidités

Cette nouvelle souche s’est rapidement propagée dans une population peu vaccinée et atteinte de nombreuses comorbidités, telles que le diabète ou encore l’obésité. Selon des études réalisées en mars 2020, le territoire compte 70% de personnes en surpoids et 40% d’obèses, très vulnérables face au virus. Le 23 août dernier, 42% des Polynésiens avaient reçu au moins une dose de vaccin, et 31% étaient totalement vaccinés. En métropole, les taux grimpaient respectivement à 70% et 56%. Une accélération est cependant à noter : en juillet, le nombre de doses administrées par jour se situait sous la barre des 1.000. Depuis le 12 août, il a dépassé le seuil des 2.000 doses et ne cesse d’augmenter, soit un triplement des injections. Les autorités sanitaires ont mis en place des vaccinodromes mobiles pour « aller-vers », une nécessité dans un territoire qui compte cinq archipels, soit 118 îles. La barre symbolique des 100.000 vaccinés a ainsi été franchie avec 137.989 personnes ayant reçu au moins une dose et 106.147 totalement vaccinées, lundi.

Pour tenter d’endiguer les contaminations, un confinement strict a été décidé du 21 août jusqu’au 6 septembre, a minima, pour les principales îles, les Iles-du-Vent et les Iles-sous-le-Vent. Les établissements scolaires, les commerces non-essentiels et les bars et restaurants sont fermés, tandis que les attestations de déplacement sont de nouveau en vigueur. Dans les archipels des Tuamotu et des Gambier, un confinement le week-end a été décidé. Enfin, sur l’ensemble du territoire, un couvre-feu sera établi de 20 heures à 4 heures du matin. La veille de la levée présumée des restrictions, le 5 septembre, une journée de « jeûne » en hommage aux victimes du Covid a été annoncée par les autorités, en présence des représentants des cinq principales religions de l’archipel.

Source: JDD – Yahoo actualités

 

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