Le 29 juin, les autonomistes debout face à la politique de l’effacement

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C’est, en tous cas, le message d’union affiché par les leaders autonomistes qui ont officiellement lancé un appel à célébrer la date de l’Autonomie interne, le dimanche 29 juin à Paofai.

Du Tapura huiraatira à A Here Ia Porinetia, en passant par Tahoe Tatou, Ia Ora Te Nunaa, le Amuitahiraa ou encore le Taatiraa no te hau, tous les mouvements politiques autonomistes étaient représentés ce mardi matin dans les jardins de Tarahoi pour témoigner leur engagement en vue de la célébration du 41ème anniversaire du statut qui confère à la Polynésie la place de collectivité la plus autonome, politique, au sein de la République française.

Rendez-vous donc dimanche 29 juin à partir de 14h30 jusqu’à 18h, dans les jardins de Paofai, pour un événement qui se veut populaire. Une page facebook a d’ailleurs été créée dans ce cadre à l’adresse suivante: hivavaevae autonomie.

Ce sursaut est plus que jamais d’actualité au lendemain de l’adoption par l’assemblée de la Polynésie française d’un texte qui ne reconnaît plus le 29 juin comme un jour férié, conformément à la volonté de la majorité politique en place de nier en quelque sorte l’évolution institutionnelle de notre pays depuis la première autonomie de gestion en 1977, suivie d’une nouvelle page ouverte en 1984 par Gaston Flosse.

L’autonomie n’est pas « acquis figé »

Dans son propos liminaire, le chef de file de la principale composante minoritaire à Tarahoi, Edouard Fritch, a rappelé si besoin était que si l’autonomie n’est pas « acquis figé » et qu’il était toujours possible de discuter d’une éventuelle évolution, elle n’en reste pas moins « l’outil » qui a permis aux Polynésiens de se prendre en charge et de façonner un modèle économique et social que beaucoup de départements d’outre-mer nous envient aujourd’hui. A l’image de la cinquantaine d’aérodromes, des 200 quais en service, le tout sur une superficie océanique de 5 millions de km2, de l’hôpital du Taaone ou encore de la compagnie internationale, Air Tahiti nui,  grâce auxquels les Polynésiens peuvent accéder à un niveau de vie inégalé dans la région, hors Australie et Nouvelle-Zélande.

Et de citer Pouvanaa qui en 1972 déclarait déjà: « La raison pour laquelle nous avons demandé l’autonomie, c’est pour qu’on nous rende le pouvoir, que nous nous dirigions nous-mêmes. Ca ne sert à rien de nous envoyer des gens comme lui (en parlant du gouverneur). Ils ne savent même pas gérer leur propre pays, est-ce qu’ils sauront gérer le nôtre ? »

Nicole Sanquer et Teva Rohfritsch se sont naturellement associés au message d’union lancé par Edouard Fritch. La première pour dénoncer les agissements des élus Tavini qui « essaient de faire croire que les élections de 2023 démontrent le choix des Polynésiens d’accéder à l’indépendance ». Ce qui n’est pas le cas. Quant au second, il a ironisé sur le fait que si « le mot ‘autonome’ dérange », en revanche, il en est un autre à la mode de New-York à Bakou en Azerbaïdjan, c’est celui de la « décolonisation ». Aussi, il est temps de dire « stop » à la division des Polynésiens sur des sujets idéologiques!

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