11 octobre 2024

Blanchiment de la société polynésienne: Aldo Raveino enfonce le clou

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Invité lundi soir sur le plateau de Polynésie 1ère, le musicien, fondateur du groupe Manahune, s’est engouffré dans la brèche ouverte courant novembre par le pasteur Tapati, représentant Tavini à l’assemblée de la Polynésie française, pour fustiger à son tour le « blanchiment » de la société polynésienne.

Il en fallait davantage pour déstabiliser la journaliste de la télévision d’Etat mais la répétition de tels propos à connotation raciste, en public, commence à faire désordre.

Courant novembre 2023, en effet, un élu indépendantiste de Moorea, ancien pasteur protestant de surcroît, avait déjà défrayé la chronique à Tarahoi en soutenant – certes en reo tahiti, avec toute la subtilité qu’on lui connaît – que l’installation massive « d’étrangers » (Français principalement ?) sur notre sol avait pour conséquence de « blanchir » la population polynésienne. Et de faire un parallèle avec ce qui se passe en métropole confrontée à un flot croissant d’immigrés… A l’époque, seul le Tapura huiraaatira avait fait part de sa vive indignation, les présidents Brotherson et Géros refusant pour leur part de condamner un tel écart de langage.

Voilà maintenant qu’un artiste de renom, sympathique au demeurant, vient en rajouter une couche! Dans la foulée de la promotion de ses dernières créations musicales, Aldo Raveino s’est quelque peu laissé aller en commentant l’actualité politique et sociale. Exercice compliqué après six mois de nouvelle gouvernance et l’attente de plus en plus forte d’un changement radical tant le principe de réalité s’impose à tous.

Pourtant, l’intéressé n’a jamais caché ses opinions pro-indépendantistes, allant jusqu’à soutenir en 2020, au nom de la liberté d’information et d’être simplement maohi (photo TNTV) ses anciens confrères de Radio Tefana menacée alors de fermer boutique par la justice.

Aussi, il en a fait du chemin depuis la fin des années 80, début 90, où il exerçait sa plume en qualité de pigiste au quotidien Les Nouvelles de Tahiti. En ce temps là, Aldo Raveino n’avait pas encore acquis sa notoriété et il lui fallait bien trouver quelques subsides. Simplement pour vivre. Ce qui est tout à fait louable de sa part. De là à remettre le costume de journaliste pour exprimer tout son mal-être et son impatience quant à l’accession à la pleine souveraineté du peuple maohi, il y a une limite à ne pas franchir.

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