Les éleveurs de porcs « au bord du gouffre »

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Mouvement d’humeur, ce lundi matin, à l’abattoir de Papara, où quelques éleveurs de porcs ont voulu exprimer leurs difficultés de trésorerie.

Les conséquences de l’invasion russe en Ukraine sont désastreuses pour l’économie mondiale en général, et les filières d’élevage en particulier. Et le fenua, même à 18 000 km du conflit, en subit actuellement les premières retombées. En cause, le coût d’approvisionnement en aliments pour animaux en provenance de métropole ou de Nouvelle-Zélande qui s’est fortement renchéri de l’ordre d’environ 35%. « Aujourd’hui, on travaille à perte, beaucoup ont des dettes, nous sommes au bord du gouffre », a déclaré le président des éleveurs de porcs au micro de Tahiti-Infos.

Dans ce contexte, à l’initiative du ministère de l’Agriculture, une réunion a eu lieu le 4 mars dernier en présence du président de la Chambre (CAPL) Thomas Moutame, et du ministre Tearii Alpha, afin d’entendre les doléances des professionnels dans les trois filières d’élevage (porc, bovin et poules pondeuses).

Une première mesure d’urgence a été prise en fin d’année dernière pour accorder aux éleveurs de porcs une aide de 36 Fcfp par kilo à partir du volume de carcasses traitées en 2021 sur le site de Papara. « Les dossiers sont en cours de finalisation et les fonds vont être débloqués rapidement » a t-on appris du côté du ministère.

Une seconde mesure fait son chemin: c’est la revalorisation de 15% du prix producteur; une hausse amplement justifiée pour le ministère dans le contexte économique actuel. Le dossier a été transmis au ministère des Finances qui, sur la base d’une étude de la DGAE (Direction générale des affaires économiques), prendra les décisions en conséquence.

Enfin, face à la situation financière désastreuse dans laquelle se trouvent nombre d’éleveurs, le soutien des banques locales, à commencer par la Socrédo, est plus que jamais indispensable ! Ne serait-ce que pour pré-financer les achats d’aliments, ce que l’on appelle les « crédits de campagne ». Or, de ce côté là, rien n’indique que les établissements financiers entendront le cri de désespoir d’une partie du monde agricole polynésien.

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