Point de vue: Putai Taae en pleine reconversion

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On savait que chez l’ancien maire de Papara et toujours représentant du groupe Tapura à l’assemblée, Putai Taae, « il n’y avait pas la lumière à tous les étages… », dixit l’intéressé, mais à ce point, ses récentes confessions à nos confrères de Tahiti-Infos peuvent prêter à sourire.

Promis, juré: c’est fini entre lui et le Tapura huiraatira ! Putai Taae tourne donc le dos à l’autonomie pour tenter l’aventure avec les indépendantistes. Si sa décision semble irrévocable, pour autant, il n’aurait encore rien formalisé par rapport à son adhésion au groupe majoritaire à l’assemblée. Attend t-il la séance d’ouverture de la session budgétaire, jeudi prochain, pour marquer le coup ? Probablement.

Sa manoeuvre politique est publiquement assumée: au vu des résultats obtenus lors des dernières élections législatives, il ne fait pas l’ombre d’un doute, à ses yeux, que les Bleus ont le vent en poupe dans la perspective des Territoriales de 2023. A Papara, en effet, c’est Steeve Chailloux qui s’est nettement imposé avec 2 654 voix au deuxième tour contre 1126 à Tepuaraurii Teriitahi, la candidate Tapura. Grâce, il est vrai, à un bon report des voix provenant de Nicole Sanquer (500 suffrages) ou de Jonathan Tarihaa (221)… De là à affirmer que la population polynésienne, et plus particulièrement ses administrés, soutiennent l’idée de rompre avec la France, il y a de la marge. En revanche, ses motivations sont ambigües. Et Putai Taae d’affirmer une chose, à savoir: « Je veux juste le bien de notre nuna’a », et de l’autre, son contraire: « Si je n’entre pas aujourd’hui au Tavini, ce sera difficile pour moi lors des prochaines municipales en restant au Tapura ».

Autre preuve de mauvaise foi relevée dans ses propos: Putai Taae déclare que « ce n’est pas le siège à l’assemblée » qu’il convoite. Comment pourrait-il dire le contraire lorsqu’on sait les difficultés qu’Oscar Temaru risque de rencontrer dans la constitution de la future liste du Tavini huiraatira ? Entre une affluence croissante de nouveaux « amis » et la nécessité de rajeunir les cadres du mouvement, les places promettent d’être chères, notamment pour les Iles du vent. Et puis, comment la base militante pourrait admettre qu’un élu avec autant de « casseroles » judiciaires puisse venir ternir l’image de probité que justement tentent de promouvoir nos trois nouveaux députés ? Impensable.

Enfin, l’interview de Putai Taae a au moins le mérite de reconnaître « beaucoup de bonnes choses » faites par le Tapura (et donc le gouvernement Fritch) dans la commune de Papara. Comme d’ailleurs dans d’autres communes, quelle que soit leur couleur politique. Raison probablement pour laquelle il a -au moins- la décence de ne pas dire de mal de ses anciens compagnons de route. Cette apparente lucidité va également jusqu’à lui faire dire qu’un pays « ne peut pas vivre sans taxes, sinon on n’y arrive pas ». Même si, dans la foulée, il se fait le défenseur des « petites gens » chez qui l’inflation galopante est plus durement ressentie.

 

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