7 novembre 2024

Remaniement ministériel: un non-événement

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Hormis Eliane Tevahitua passée à la trappe quelques jours plus tôt, le gouvernement Brotherson a été reconduit à l’identique, moyennant une simple redistribution de portefeuilles alors que le titre de vice-présidente est finalement revenue à…Chantal Galenon qui, par ailleurs, n’est plus en charge du Logement.

La plupart des pronostiqueurs peuvent se rhabiller ! Les Mercadal, Pomare et autre Nahema Temarii vont pouvoir poursuivre leurs missions. Pour l’heure, le président du Pays se dit satisfait d’eux. Même si tout est perfectible dans la vie…Mais le pari qu’il a fait sur la jeunesse, demeure. C’est ainsi que le ministre de l’Education devra composer avec la culture, de même que celui du secteurs Primaire ne devrait avoir aucune difficulté à trouver des passerelles avec l’environnement et la cause animale. Pas de changement, en revanche, du côté du ministère des Finances ou encore de l’Equipement et des Grands travaux qui incombent à Jordy Chan.

Sur le cas Tevahitua, Moetai Brotherson s’est bien gardé de souffler sur les braises, tant cette éviction a montré une fois encore de profondes divergences de vue  au sommet du pouvoir. Et de redire qu’un gouvernement, c’est un « travail d’équipe et non une somme d’individualités » ! Seule Chantal Galenon, qualifiée de « femme d’expérience en politique », a eu quelques mots pour la remercier publiquement. Elle qui hérite au passage des relations avec les Institutions et les droits de la communauté LGBTQ.

Pourtant, comme il a été souligné en conférence de presse ce lundi matin, c’est bien Eliane Tevahitua, selon un décompte fait par la Présidence, qui totalise le plus grand nombre de dossiers (498) présentés en conseil des ministres, devant le « boss himself » (473) alors que Chantal Galenon arrive loin derrière avec 112 dossiers. Mais apparemment, cette « production » d’actes n’est en rien révélateur du travail fourni par chacun des membres du gouvernement.

« Une équipe suffisamment costaud »

Un gouvernement qui compte donc un ministre de moins, soit neuf têtes, la déléguée aux handicapés comprise. « Une équipe suffisamment costaud pour en assumer la charge », a précisé le peperu de l’avenue Pouvanaa Oopa.

Le président de la Polynésie française se donne six mois pour voir s’il doit, ou non, procéder à une nouvelle nomination, rappelant au passage que c’est lui qui hérite de la plus grosse charge de travail supplémentaire. Et pas n’importe quel portefeuille puisqu’il hérite du Logement social et intermédiaire, un domaine très sensible politiquement qui n’a malheureusement pas fait l’objet de l’attention qu’il méritait durant cette première année. La faute à l’Office polynésien de l’Habitat (l’OPH) dont la santé financière est jugée préoccupante par l’actuelle majorité. En attendant, pas de constructions nouvelles en projet et encore moins d’attribution de logements neufs, sinon à l’abri des oreilles indiscrètes.

Durant ce face à la presse qui aura duré plus d’une heure à la Présidence, de nombreux sujets ont été abordés: d’une actualité un peu chargée dans la Santé aux nouveaux liens tissés entre le Tavini huiraatira et l’Azerbaïjan, sans parler de l’accession à l’indépendance à un horizon toujours plus lointain, le président Brotherson s’est naturellement effacé au profit de son mentor, Oscar Temaru, qui s’est invité à la table officielle. Non pour faire des déclarations fracassantes mais pour indiquer qu’à l’instar du Vanuatu, la Polynésie française pourrait très bien devenir un jour indépendante sans même passer par la case référendum. S’agissant de la rencontre organisée récemment à Bakou en présence d’une délégation conduite par le SG du Tavini, Vito Maamaatuaiahutapu, le président Brotherson a concédé que ce déplacement n’avait d’autre but que de « forcer le trait » aux fins que l’Etat française daigne s’asseoir à la table des discussions onusiennes. Pas sûr que la méthode, là encore, soit la plus productive…

 

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