Territoriales: la conclusion qui s’impose après le 1er tour

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Avant d’aller voter dimanche 30 avril pour le second tour des élections territoriales, et au delà de la sensibilité politique de chacun, petit rappel en chiffres des forces en présence.

Le 16 avril dernier, 126 272 électeurs se sont rendus dans les 261 bureaux de vote ouverts pour l’occasion, soit un taux de participation de 60,08%. Mais seulement 124 375 suffrages exprimés ont été comptabilisés, déduction faite des blancs et des nuls.

Le Tavini huiraatira est arrivé en tête de ce scrutin avec 43 400 voix, suivi du Tapura huiraatira (37 880) et du A Here Ia Porinetia (18 067). En pourcentage, ces trois listes ont franchi la barre fatidique des 12,5% des suffrages exprimés, leur donnant droit de se maintenir au deuxième tour.

Première conséquence pour la bonne compréhension de tous: ces trois partis sont, à ce stade, assurés d’avoir une représentation dans l’hémicycle, le nombre de représentants étant calculé à la proportionnelle. Autre observation qui a son importance: les autonomistes avec 55 947 voix, sans compter celles du Ia Ora te Nunaa de Teva Rohfritsch (5423 voix), sont largement devant les indépendantistes.

Qui l’emportera donc le 30 avril 2023 ? Plusieurs interrogations demeurent ?

Le report des voix tout d’abord! Où iront les voix autonomistes de Teva Rohfritsch et de Nicole Bouteau ? Moitié-moitié entre le Tapura et AHIP ? On peut le penser…En revanche, le Tavini peut raisonnablement compter sur l’apport des « petites listes », à savoir: Hau Maohi et Heiura les verts qui totalisent à elles deux environ 4 800 voix. De la même manière que le Tapura peut largement tirer profit de sa réconciliation avec le « Vieux lion ». Et ce, pour une simple et bonne raison: les militants et sympathisants orange sont rangés comme un seul homme derrière celui qui mène son dernier combat. L’affectif, ça compte aussi en politique !

La mobilisation des abstentionnistes ensuite. A qui va t-elle profiter ? Là est toute la question. Entre le 1er et le 2ème tour de 2018, le taux de participation avait grimpé de 5% à 66,82%, ce qui représente quand même plus de 10 000 voix supplémentaires. A n’en pas douter, ce sont celles là qui vont faire la différence…

Mais une conclusion s’impose dans le camp autonomiste. Si l’objectif est de faire barrage à l’accession des indépendantistes au pouvoir qui, avec la prime majoritaire de 19 sièges, seront indéboulonnables pendant cinq ans, il n’y a qu’une seule liste qui – mathématiquement – peut encore l’emporter. Aussi, qu’on le veuille ou non, au delà des critiques qui sont faites au gouvernement actuel et à son président (covid, inflation, TVA sociale etc), c’est le Tapura huiraatira. A moins, bien sûr, de vouloir précipiter le pays dans une « aventure » dont on ne mesure pas encore tous les dangers…Rappelons au passage que cet état d’esprit malsain du « Tous contre le Tapura » a déjà conduit à l’élection de trois députés souverainistes à l’Assemblée nationale. Avec quels résuiltats ?

Stéphane Antonin

 

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