Fête de l’Autonomie: et pendant ce temps, à Papeete…

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Le président Edouard Fritch étant en déplacement à Paris pour participer, avec la délégation Reko Tika, à la table ronde de haut niveau, sur le nucléaire, avec le président de la République, c’est le vice-président Tearii Te Moana Alpha qui a présidé la cérémonie au Tahua Autonomie. Nous reproduisons son allocution dans son intégralité.

Chères Polynésiennes, Chers Polynésiens,

Je m’exprime devant vous au nom de notre Président Edouard Fritch, en déplacement à Paris avec la délégation Reko Tika, qui participera à la table ronde sur le nucléaire, organisée les 1er et 2 juillet prochains autour du Président de la République, Emmanuel Macron.

Nous célébrons aujourd’hui l’autonomie de la Polynésie française, indissociable de tous ceux qui depuis les années 60, et nous pensons en particulier aux pionniers que furent Francis Sanford, John Teariki, et, bien sûr, Pouvanaa a Oopa, qui œuvrèrent avec détermination pour que nous puissions régir notre territoire selon nos propres lois, ce qui est la définition première de l’autonomie.

Suite à l’obtention du premier statut de gestion administrative du 12 juillet 1977, le dernier gouverneur et premier haut-commissaire, Charles Schmidt, avait déclaré: «Le statut d’autonomie sera à l’usage de ce que les hommes en feront».

Il me semble que quarante-quatre ans après cette première avancée arrachée de haute lutte par nos prédécesseurs et trente-sept ans après l’adoption du premier statut d’autonomie de 1984, nous n’avons pas à rougir de ce que ces hommes qui, à un moment donné de notre histoire, se sont vu confier la destinée de notre pays, Et même si tout n’est pas parfait, mais pour ma part, je ne connais pas de pays où règne la perfection, on peut affirmer que Gaston Flosse, Jacques Teuira, Alexandre Leontieff, Oscar Temaru, Gaston Tong Sang et aujourd’hui notre Président, Edouard Fritch, chacun d’eux, à sa manière, a su apporter sa pierre à l’édifice commun et contribuer à bâtir la Polynésie française d’aujourd’hui. C’est pourquoi, il me semble juste, en ce jour de célébration, de leur rendre hommage.

Nous n’avons pas à rougir de ce que nous avons accompli tous ensemble durant ces dernières décennies. Nous avons fait de la Polynésie française un pays à la modernité avérée.

Cela est d’autant plus flagrant dans le contexte océanien, à l’aune des États insulaires indépendants du Pacifique.

Bien souvent leurs dirigeants nous envient notre haut niveau de vie, nos infrastructures performantes, notre aéroport international, nos infrastructures maritimes, nos voies routières, notre réseau et maillage numériques particulièrement complexe à mettre en place dans un pays aux îles éparses comme le nôtre, nos équipements médicaux de pointe, la qualité de notre système éducatif et la couverture du pays en matière d’établissements scolaires, lycées, collèges et surtout écoles primaires, construites dans les îles et villages les plus éloignés afin de ne laisser aucun enfant polynésien au bord du chemin.

Nous n’avons pas à rougir de notre jeunesse ouverte sur l’extérieur, connectée au monde entier, cette jeunesse qui n’a pas peur d’entreprendre, de travailler dur pour réaliser ses rêves, qui accède chaque année en plus grand nombre aux grandes écoles nationales, aux meilleures universités françaises, américaines et mondiales.

Le statut d’autonomie est une chance pour les Polynésiens. Il nous donne l’opportunité de développer notre pays conformément à notre vision de l’avenir, de prendre en compte l’histoire particulière de nos îles, d’affirmer notre identité et notre culture tout en contribuant à la grandeur de la République en faisant nôtres les valeurs universelles qu’elle a toujours défendues de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de refus de toutes les discriminations.

«L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté», écrivait le philosophe des Lumières, Jean-Jacques Rousseau.

En effet, par ce statut d’autonomie, nous sommes libres de décider nous-mêmes de ce que nous voulons pour notre pays. La maîtrise de notre destin est entre nos mains. En ces temps particulièrement difficiles et incertains, il serait bon de cesser de lorgner une hypothétique indépendance idéalisée mais, bien plutôt, de se retrousser les manches dès à présent en prenant toute sa part de responsabilité afin de mener notre pays, en premier lieu vers son autonomie alimentaire et, en favorisant les investissements privés, vers une plus grande autonomie financière. Sans ces deux piliers du développement, il serait vain de vouloir aller plus loin que l’autonomie.

Avec notre président Edouard Fritch et tout son gouvernement, le président de l’Assembléée de Polynésie française Gaston Tong Sang et tous les représentants, le président du Syndicat de la Promotion des Communes, Cyril Tetuanui et tous les maires et conseillers municipaux de notre Pays,

Construisons ensemble, dès à présent, en symbiose avec la République tout entière, la communauté publique et privée réunies,

Construisons la Polynésie française autonome de demain.

Je vous remercie.

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