Soucieuse de canaliser son bouillonnant ministre, la Première ministre Elisabeth Borne lui a répondu ce dimanche depuis Bordeaux où Renaissance organisait sa rentrée politique. «Nous allons confier une mission à deux personnalités, Patrick Stefanini et Claude Evin, pour nous aider à faire le point sur ce dispositif et à voir si, le cas échéant, des adaptations sont nécessaires», a temporisé la locataire de Matignon.

Depuis son instauration au 1er janvier 2000, l’Aide médicale d’Etat a été au cœur de nombreuses polémiques. La droite et l’extrême-droite accusent régulièrement cette aide sociale, qui permet aux étrangers en situation irrégulière d’accéder aux soins, d’attirer l’immigration clandestine. Mais c’est surtout son coût pour les finances publiques qui revient au cœur des griefs.

Plus de 400 000 bénéficiaires

Consulté par Capital, un document annexé au projet de loi de finances pour 2024 indique que l’Etat a budgété 1,2 milliard d’euros pour financer l’AME l’année prochaine. Ce montant comprend 1,1 milliard d’euros au titre de l’AME de droit commun, un million d’euros pour les dispositifs particuliers (AME pour les personnes gardées à vue par exemple) et 70 millions pour les soins urgents (personnes qui ne bénéficient pas de l’AME de droit commun).

Au 31 décembre 2022, 411 364 personnes étaient bénéficiaires de l’AME, «dont 46 193 en Outre-mer (90% vivent en Guyane, ndlr)», selon le document rédigé par le gouvernement. L’exécutif précise que «la population des bénéficiaires de l’AME est jeune : 70% ont moins de 40 ans et 25% sont des mineurs. Les femmes représentent 44% de l’effectif total. Parmi ces bénéficiaires, seuls 294 073 d’entre eux, soit 71%, ont reçu au moins un remboursement pour un soin au cours du dernier trimestre 2022».

Des contrôles par la Sécurité sociale

source: Capital